compte rendu de la réunion génerale CTEF du 12 septembre.

Publié le par paysan bio

avec mes excuses sur la piètre qualité du copié-collé:

  LA LETTRE DU RÉSEAU DE LA DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE EN RHÔNE-ALPES

NUMERO SPECIAL

Novembre 2006

La démocratie participative en pratiques

 

Des citoyens tirent un premier bilan de leur participation

aux Contrats Territoriaux Emploi Formation (CTEF)

Conseil régional Rhône-Alpes, 12 septembre 2006

Les citoyens volontaires qui participent aux 27 Contrats Territoriaux Emploi Formation

(CTEF), démarche mise en place par la Région pour rapprocher sa politique d’emploi et

de formation au plus près des territoires, ont été réunis pour la première fois.

La réunion a démarré par un panorama des grands acteurs de la formation professionnelle

continue en France et en Rhône-Alpes. La Région Rhône-Alpes a exposé, par la voix

des élus en charge de ses politiques, son action d’emploi et de formation d’une part, et

de démocratie participative d’autre part, la création des collèges citoyens des CTEF se

trouvant à la croisée de ces deux démarches.

Mais l’autre enjeu de la rencontre était ailleurs : avoir un premier échange sur le fonctionnement

des « collèges citoyens » ainsi que sur le rôle des citoyens au sein des CTEF.

Les citoyens ont fait remonter de nombreuses propositions d’amélioration. La majorité

d’entre elles vise à rendre les citoyens mieux armés pour réaliser leur mission. Pour cela, des

pistes ont été lancées pour mieux organiser la représentation citoyenne face aux autres

acteurs, faire remonter les besoins des citoyens de chaque territoire, obtenir et faire circuler

l’information dont les citoyens des CTEF ont besoin.

I - Les acteurs de la formation

professionnelle continue

(France-Rhône-Alpes)

Noël Terrot, président du Centre régional

de ressources sur la professionnalisation

des acteurs de la formation et

sur la Valorisation des Acquis de

l’Expérience (VAE), fait un exposé sur la

Formation professionnelle continue :

les acteurs et leurs missions

La politique de formation professionnelle

et d’emploi de la

Région Rhône-Alpes

Un plan, trois axes

La Région a souhaité en 2004, explique

Christiane Demontès, vice-présidente

déléguée aux formations professionnelles

et à l’apprentissage, faire le lien

entre les questions de formation et

d’emploi, de développement économique

et de développement du territoire.

Il fallait améliorer les dispositifs

et les coordonner.

L’assemblée régionale a adopté en

novembre 2004 un Plan régional pour

l’emploi, élaboré en concertation

avec les services régionaux, l’Etat, et

l’ensemble des partenaires sociaux.

Il comporte 3 axes : insertion des

publics rhônalpins et élévation des

niveaux de compétence ; développement

économique ; territorialisation.

La formation et l’apprentissage représentent

20% du budget régional 2006

(350 ME).

La création des CTEF est le moyen de

territorialiser la politique régionale

 

 

« Dans le domaine de la formation,

il fallait apporter des réponses de

proximité. Les besoins des Rhônalpins

et des entreprises ne sont pas de même

nature selon les territoires. Les citoyens

ne sont pas égaux en matière de formation

selon le lieu où ils habitent. Pour

répondre à cet enjeu, nous avons énoncé

trois objectifs : adaptation aux

besoins des publics sur les territoires,

réactivité, et maintien dans l’emploi »

(C. Demontès).

Donner une place aux citoyens dans ces

dispositifs traduit un changement profond

: « Pour composer ces instances,

nous avons souhaité qu’il n’y ait pas

seulement des techniciens, mais aussi

des Rhônalpins, qui, en tant que

citoyens, participent aux débats et

expriment des remarques, font des

commentaires et des observations.

C’est sinon une révolution, du moins

une attitude très nouvelle ».

Mais ce changement n’est pas aisé à

vivre pour les élus d’une part, qui

doivent pour piloter ces nouveaux

dispositifs, apprendre à maîtriser un

domaine très complexe, et pour les

citoyens d’autre part, qui doivent

progressivement « occuper la place ».

 

 

 

II - Comment améliorer le fonctionnement

des collèges citoyens et des

CTEF ? Place aux propositions

François Auguste introduit la 2ème partie

de la réunion en retraçant dans ses

grandes lignes la politique de démocratie

participative engagée par la Région.

Suggérant de donner plus de pouvoir

aux Instances Territoriales Participatives,

il rappelle que « les CTEF sont

un processus expérimental, donc évolutif ».

 

 

Claude Coquelle (animateur de la

réunion) donne la parole aux citoyens.

Il en ressort des constats sur le fonctionnement

des CTEF et des propositions

d’amélioration.

 

Premiers constats

> Les CTEF fonctionnent en général de

manière satisfaisante

« Notre CTEF marche assez bien, nous

avons pu agir sur l’image du territoire,

parler de l’avenir, des chances de

développer notre territoire, de la

redécouverte des filières » (Noël Balley,

CTEF Drôme des collines).

 

« Le CTEF Lyon Ouest est un super CTEF,

où il y a beaucoup de femmes. Les professionnels

parlent sans jargonner et le

cabinet Siloé nous a bien aidés à faire le

portrait du territoire. Je suis ravie ».

(Catherine Moncayo, CTEF Lyon Ouest)

Deux autres au moins n’ont pas fonctionné

: le CTEF Pays Viennois et

Roussillonnais (une seule réunion) et

celui d’Isère Rhodanienne.

 

 

> Le jargon des techniciens est un obstacle

La difficulté à comprendre le « jargon »

des techniciens et élus, assez partagée,

se double d’un sentiment d’isolement :

lors des réunions, les citoyens ne

connaissent ni les personnes présentes

ni leurs rôles au sein du CTEF. Ils perçoivent

une connivence entre techniciens,

qui se connaissent et maîtrisent le

domaine de l’emploi-formation. Cette

situation de départ est vécue comme

un handicap.

« Lors des réunions avec les techniciens,

on est un peu perdu » (Alain Zegna-

Rata, CTEF Bugey Plaine de l’Ain)

 

« Tous les gens du CTEF se connaissaient,

sauf les citoyens » (Pascal

Caradec, CTEF Drôme des Collines).

 

« Au départ, la difficulté c’est le vocabulaire.

On a un peu l’impression d’être

dans un autre monde. Nous avons eu

du mal à comprendre les interconnexions

entre institution, ANPE, etc.

Le diagnostic au départ, on ne savait

pas à quoi il servait. » (Roland Garcia,

CTEF Bugey-Plaine de l’Ain-Côtière)

 

> Empilements, chevauchements, une

complexité inutile ?

L’empilement des dispositifs d’emploiformation,

l’antagonisme parfois ressenti

entre structures, la non-coïncidence

des périmètres de l’intervention

publique entravent la bonne compréhension

du secteur et nuit certainement

à l’efficacité de l’action. Il faudrait

aller vers une simplification,

une clarification et une harmonisation

des dispositifs et de leurs périmètres.

« Les CTEF ne correspondent pas aux

territoires préexistants, et notamment

pas à ceux des missions locales. Il y a un

entassement de territoires, découpés

de manière différente. » (Gérard Lericq,

CTEF Pays viennois et roussillonnais)

 

« On perçoit l’antagonisme entre l’Etat

et la Région, la Maison de l’emploi

d’un côté, le CTEF de l’autre, et la

déperdition que cela provoque ».

(Gilles Chabré, CTEF Roannais)

 

> Le citoyen apporte (quand il le peut !)

un autre point de vue

« A contrario du technicien qui cherche

toujours à aller de l’avant, le citoyen

apporte un autre point de vue, prend

du recul, peut remettre en cause un

fonctionnement. Mais en pratique,

c’est difficile à réaliser » (Michel

Chaudy, CTEF Drôme Ardèche Centre)

 

« En arrivant, je me suis demandé ce

que je pouvais faire au CTEF. On m’a

répondu : mouche du coche. Mais il est

difficile de prendre la parole lors des

assemblées, sauf quand un technicien

ou un élu tient des propos aberrants.

Dans ce cas, on remet les choses en

place. » (Jean-Michel Béraud, CTEF

Crest-Diois)

 

Les propositions des citoyens

> La formation et l’information pour

mieux s’armer

Prévoir une formation du citoyen sur

les dispositifs de formation professionnelle

en préalable à sa participation au

CTEF (Alain Zegna-Rata, CTEF Bugey

Plaine de l’Ain)

Faire en sorte que dans chaque CTEF, les

citoyens disposent de la liste des

personnes qui y participent, avec les

fonctions exercées (Roland Garcia, CTEF

Bugey-Plaine de l’Ain-Côtière)

Constituer un réseau d’information

entre les citoyens des CTEF pour mutualiser

les expériences (P. Caradec CTEF

Drôme des Collines). Après un vote à

main levée, une majorité de personnes

présentes approuve cette proposition

(depuis la réunion, un blog a été mis

en place par un citoyen : http://democratieparticipative.

over-blog.com).

Inciter techniciens et élus à parler un

langage plus « compréhensible » pour

que le partage d’informations et la

discussion puissent avoir lieu avec

les citoyens (Georges Meyer, CTEF

Maurienne).

 

 

 

> S’organiser pour peser davantage sur la

définition des règles de fonctionnement

La place des citoyens dans les CTEF n’est

pas seulement un acquis, elle doit aussi

être conquise.

- Mieux organiser la représentation

citoyenne au sein des CTEF : nommer

des suppléants

Les 2 citoyens qui participent au comité

opérationnel pourraient nommer des

suppléants, comme l’ont fait déjà plusieurs

collèges citoyens, ce qui allégerait

leur charge de suivi des réunions et

permettrait à un citoyen absent d’être

remplacé. (P. Caradec, CTEF Drôme des

Collines).

 

- Elaborer un point de vue indépendant

Dans un CTEF (Drôme des Collines), les

citoyens se réunissent avant chaque

réunion pour discuter et harmoniser

leurs points de vue. A l’issue de la

réunion, ils élaborent « leur » compte

rendu, ce qui permet de faire émerger

un point de vue distinct de celui des

techniciens et élus.

- Oser peser sur le fonctionnement

« La méthode de fonctionnement du

CTEF a été présentée et non débattue. Si

l’on avait pu peser dans la définition des

rôles et la méthode, on aurait davantage

participé. Le consultant a occupé une

place trop importante, entravant la participation

des citoyens » (Philip Cameron,

CTEF Beaujolais élargi).

 

« C’est une tâche réalisée en plus de

notre activité. On ne nous demande

jamais si les dates et horaires choisis

pour les réunions nous conviennent ».

(Gilles Chabré, CTEF Roannais)

 

- Des citoyens pour représenter aussi

les demandeurs d’emploi (Gabriel

Luven, CTEF Sud Ouest lyonnais).

 

- Compléter les collèges citoyens pour

revenir à 8 citoyens

« On a convoqué au début 7 ou

8 citoyens, 2 sont restés. Il aurait fallu

en convoquer 20 ou 30 pour que 7 ou

8 restent » (Christine Molle, CTEF

Drôme Ardèche Centre)

 

> Clarifier le rôle des citoyens dans les CTEF

Etablir un cahier du citoyen pour clarifier

les attentes et les règles (rôle de la

Région) (Michel Chaudy, CTEF Drôme

Ardèche Centre)

 

 

« Dans notre CTEF, il a été refusé à une

citoyenne très motivée de participer

aux réunions intermédiaires, en sousgroupes,

qui s’intercalent entre deux

comités opérationnels. Il vaudrait

mieux définir les droits et devoirs du

représentant citoyen » (Christine Molle,

CTEF Valence-Drôme-Ardèche)

 

> Fournir les éléments d’information

nécessaires aux citoyens pour réaliser

leur mission (rôle de la Région)

- Communiquer aux citoyens la liste

des communes incluses dans chaque

CTEF et CLD (Michel Chaudy, CTEF

Drôme Ardèche Centre).

- Les participants au CTEF doivent être

en mesure de savoir quel est le devenir

des personnes qui suivent des formations,

combien débouchent sur un

emploi.

 

 

 

> Organiser un vrai lien de représentation

entre les citoyens des collèges et

les citoyens des « territoires CTEF »

Faire connaître les CTEF et les collèges

citoyens aux habitants de chaque

territoire pour que leurs observations

remontent à leurs représentantscitoyens

dans les CTEF est une proposition

centrale, appuyée par plusieurs

intervenants.

« Il faudrait faire connaître les CTEF et

donner nos coordonnées aux gens du

territoire, pour faire remonter leurs

besoins. Dans les réunions, on ne peut

faire part que de nos domaines de

compétences. Il faudrait les remarques

d’autres personnes ». (Florence

Petitguyot, CTEF Faucigny Mont-Blanc)

 

« Les 27 CTEF ne sont pas bien connus

des citoyens de la Région. C’est le rôle

de la Région de les informer. Les

citoyens des CTEF doivent pouvoir faire

remonter les besoins des citoyens de

leur territoire. Cela implique que les

collèges citoyens des CTEF soient

identifiés dans chaque territoire ».

(Marc Apriou, CTEF Beaujolais)

Dans la perspective d’une visibilité des

CTEF pour les citoyens, on pourrait

imaginer que chaque CTEF élabore une

« image territoriale » qui le représente

(Jacques Petit, CTEF Rhône Ouest).

 

 

> Renforcer l’efficacité des CTEF

Dans chaque CTEF, les personnes en

recherche d’emploi doivent pouvoir

obtenir une plus grande visibilité sur les

emplois que n’arrivent pas à recruter

les entreprises. Elles doivent ensuite

être aidées pour savoir comment

s’orienter en ce sens. (Gilles Querrien,

CTEF Lyon Gerland)

 

« Mais comment bâtir un projet de

formation pertinent quand le diagnostic

est très général ? », s’interroge

Jean-Luc Cholot (CTEF Nord-Isère )

Pour conclure

Georges Suzan (conseiller régional

et pilote CTEF du Forez)

souligne l’importance pour les

citoyens « d’oser s’affirmer dans

un groupe où élus et techniciens

sont forcément plus à l’aise. Pour

faire vivre un CTEF, je crois à

l’importance de la volonté ».

 

 

F Auguste conclut la réunion en

se déclarant d’emblée favorable

à plusieurs propositions :

 

« Je suis d’accord pour établir

des règles de la participation des

citoyens aux CTEF : c’est une

garantie pour les citoyens. Je

pense aussi que face à la difficulté

des élus à suivre tous les

dispositifs, la réponse consiste à

mieux partager les responsabilités

et les pouvoirs. La Région doit

faire connaître les CTEF, mais

rien ne vous empêche de faire

connaître l’expérience sur votre

territoire ». Enfin, l’élu salue

l’initiative de la création d’un

réseau régional d’échange

d’information entre les citoyens

des CTEF.

 

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